160 millions d’euros supplémentaires pour la recherche fédérale
Ce vendredi 9 février en conseil des ministres, le gouvernement fédéral a donné son feu vert à l'octroi de 160 millions d'euros pour la recherche au cours des huit prochaines années, sur proposition du Secrétaire d'État à la Politique scientifique, Thomas Dermine.
Ces fonds seront déployés dans deux grands programmes dans lesquels les fonds seront distribués sur la base d'une évaluation indépendante par des experts externes. Le volet "4Science" vise à renforcer les Établissements Scientifiques Fédéraux en coopération avec des partenaires de recherche externes. Le volet "4Policy" vise à soutenir la politique fédérale à partir des universités, hautes écoles et instituts de recherche.
4Policy : renforcer le fondement scientifique de la politique
Avec cette réforme, des investissements plus importants que jamais sont réalisés dans les programmes de recherche pour soutenir les compétences du gouvernement fédéral. À l'avenir, le gouvernement pourra faire appel à l'administration de la Politique scientifique pour trois types de projets de recherche.
Premièrement, un service sera développé permettant de rédiger rapidement des rapports résumant les connaissances scientifiques les plus récentes sur un sujet spécifique. En outre, des appels seront également lancés autour de questions politiques prioritaires formulées sur la base des priorités fixées dans de l'accord de gouvernement, des différentes déclarations de politique générale et des besoins spécifiques au sein des différents ministères. Une troisième et dernière possibilité consiste à mettre en place des programmes de recherche à long terme, comme ceux qui existent déjà autour de thèmes tels que la défense (programme DEFRA) ou la toxicomanie (programme DRUGS). L'intérêt pour ces derniers au sein des services publics est très large et varié, allant de la restitution du patrimoine colonial à la problématique des matières premières critiques.
“Plus que jamais, nous sommes arrivés à un moment où nous sommes confrontés à des défis que nous ne pourrons pas relever sans nous appuyer collectivement sur les connaissances scientifiques. Nous voulons maximiser l'accès aux connaissances les plus récentes et les meilleures développées dans les universités et instituts de recherche belges et internationaux pour soutenir la politique fédérale. Nous le ferons à la fois pour des questions spécifiques à court terme et pour des questions sociétales générales à long terme.”, commente Thomas Dermine.
4Science : transformer les Établissements Scientifiques Fédéraux en centres d'excellence
L'objectif du programme 4Science est de renforcer la recherche dans les 13 Établissements Scientifiques Fédéraux [1].
L'accompagnement du programme de recherche 4Science sera assurée par un comité de programme comprenant 4 personnes issues des pôles de recherche thématiques fédéraux (art, nature, espace et documentation), complétées par 4 membres indépendants du Conseil fédéral de la Politique scientifique. En outre, chaque proposition de recherche individuelle sera pré-évaluée et notée sur la base d'un processus international d'évaluation par les pairs.
Des efforts importants seront également déployés en matière de coopération structurelle entre les ESF, d'une part, et les centres de connaissances et les universités, d'autre part, afin de permettre une expansion maximale des connaissances.
Les programmes renforceront le potentiel scientifique des ESF en les reliant à la stratégie de recherche que chaque établissement devra développer. Cette stratégie devrait permettre aux ESF d'accroître la masse critique, de se positionner au niveau international et de former un ensemble cohérent entre la recherche, les collections et les infrastructures.
Les ESF se voient également accorder une plus grande flexibilité pour utiliser les fonds dans leurs propositions de recherche pour des instruments autres qu'un projet de recherche traditionnel. Ainsi, il est également possible d'obtenir un financement pour toute une "boîte à outils" destinée à l'acquisition de compétences (profils doctoraux dans un domaine spécifique, recrutement de chercheurs étrangers prometteurs, activités de formation, etc.), à la valorisation des résultats de la recherche (initiatives de science ouverte, activités de diffusion des connaissances, création de bases de données, etc.) et au développement de synergies (création de centres d'expertise, adhésion à des réseaux de recherche internationaux, projets de science citoyenne, etc.).
Enfin, une attention particulière est accordée aux recherches menées sur le navire de recherche Belgica et la station de recherche antarctique Princesse Élisabeth. 12 millions d'euros ont été prévus pour ces infrastructures belges qu'elles puissent être exploitées au maximum de leur potentiel.
« Sur base de cette réforme, les Établissements Scientifiques Fédéraux (ESF) développeront une stratégie de recherche qui fixe des priorités claires basées sur le potentiel d'offrir des résultats scientifiques internationalement reconnus », poursuit Thomas Dermine.
Une réforme qui professionnalise la Politique scientifique fédérale
Au cours des 12 dernières années, le gouvernement fédéral a financé des projets de recherche à hauteur de 205 millions d'euros dans le cadre des programmes BRAIN et BRAIN 2.0. L'expiration de ce programme en 2023 a motivé la définition d'une nouvelle stratégie et d'une nouvelle approche. Le nouveau programme a été élaboré en consultation avec les acteurs de la recherche et sur la base d'une évaluation approfondie des programmes antérieurs réalisée par IDEA Consult en 2022. En outre, le Conseil fédéral de la Politique scientifique, récemment renommé, a également contribué à la réforme par les nombreuses propositions issues de son avis du 18 novembre 2023.
La réforme s'accompagne d'un investissement dans une plateforme informatique qui permettra de mieux partager les résultats de la recherche et de mesurer leur impact grâce à des indicateurs de performance. En même temps, l'approche numérique conduira à une réduction significative de la charge administrative pour les parties prenantes.
[1] Musées royaux d'Art et d'Histoire (MRAH), Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (MRBAB), Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA), Bibliothèque royale de Belgique (KBR), Archives d'Etat (AGR), Musée royal de l'Afrique centrale (MRAC), Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB), Institut royal belge d'Aéronomie spatiale de Belgique(IASB), Observatoire royal de Belgique (ORB), Institut royal météorologique de Belgique (IRM), World Heritage Institute (WHI), Institut National de Criminalistique et de Criminologie (INCC) et Sciensano