Thomas Dermine arrive à la table de la ministérielle ESA avec une augmentation substantielle de la contribution de la Belgique
Le Secrétaire d’Etat à la relance et aux investissements stratégiques en charge de la politique spatiale Thomas Dermine se rend ce lundi à Paris pour participer durant trois jours au Conseil ministériel de l’Agence spatiale européenne (ESA).
C’est muni d’un mandat fort du gouvernement belge que Thomas Dermine va à cette réunion ministérielle où les 22 États membres de l’ESA vont se mettre d’accord sur les futurs développements de la politique spatiale européenne pour la période 2023-2027. Les priorités de l’ESA seront fixées dans un contexte marqué notamment par un regain de tension géostratégique, notamment la fin de la collaboration spatiale avec la Russie ou l’émergence de la menace cyber et l’accélération de la concurrence internationale, notamment sur les lanceurs. Depuis la dernière Ministérielle de l’ESA en 2019 à Séville, la multiplication des phénomènes extrêmes liés au réchauffement climatique incite aussi les développements de solutions spatiales pour permettre une répondre rapide et efficace.
« Si l'Europe, tout comme la Belgique en tant que membre fondateur, souhaite continuer à jouer un rôle de premier plan sur la scène spatiale mondiale et s’inscrire comme un membre actif de l'économie spatiale émergente, des investissements supplémentaires seront indispensables. Et cela, malgré la situation géopolitique mouvante et la pression sur notre système économique qui en résulte. Tel est l'enjeu du prochain conseil de l'ESA », analyse le Secrétaire d’Etat en charge de la politique spatiale.
Sous l’impulsion de Thomas Dermine, le conseil des ministres a décidé le vendredi 18 novembre de faire passer les moyens financiers alloués à la politique spatiale d’environ 275 millions d’euros par an actuellement à 325 millions pour les cinq prochaines années, dont 305 millions pour les seuls projets initiés par l’Agence spatiale européenne (ESA). Soit un budget global de 1,625 milliard sur la période 2023-2027.
« Cette augmentation substantielle confirme la volonté de la Belgique de contribuer aux ambitions spatiales européennes », explique Thomas Dermine. « Ainsi, la Belgique conforte sa position de grand pays de l’espace en étant le cinquième contributeur net au budget de l’agence européenne », poursuit-il.
Outre la contribution annuelle à l’ESA, l’enveloppe spatiale comprend différentes activités européennes et nationales, telles que la contribution de la Belgique à des organisations intergouvernementales (Eumetsat ou ESO) des cofinancements d’activités de l’UE et des initiatives nationales.
« La transition profonde du domaine spatial doit inciter la Belgique à renouveler et à renforcer ses priorités stratégiques. A la lumière des récents développements sur la scène internationale, les lignes de force de la politique spatiale belge seront déployées via quatre grands piliers », continue le Secrétaire d’Etat chargé de la politique spatiale.
1. Le spatial pour la Terre et la société
Valoriser au maximum les investissements de masse critique dans les technologies vertes, émergentes et établies dans l'espace pour répondre aux grands défis sociétaux en termes de changement climatique, de gestion des risques et des crises, et avec l’ autorité publique comme principal acquéreur d'outils et de services spatiaux.
2. Le spatial pour la connaissance et l’entreprenariat
Maximiser la contribution des activités spatiales à l'économie de la connaissance intensive, en plaçant la recherche scientifique fondamentale à la source de l'innovation technologique. L'objectif est de développer une industrie spatiale viable, avec une politique qui s'oriente de plus en plus vers une approche « New Space » tout en développant une expertise en matière de niches stratégiques.
3. Le spatial en tant que source d’inspiration
Participer à des initiatives phares internationales et inspirantes sensibilise tant le grand public que les acteurs du spatial à l'importance socio-économique de l'espace. Les initiatives destinées au grand public bénéficient d'un soutien supplémentaire. Une attention particulière est accordée à l'astronomie et à l'exploration spatiale en interaction avec l’enseignement en vue de promouvoir les carrières dans les STEM.
4. Le spatial pour l’autonomie stratégique
Préserver une forte autonomie européenne dans les domaines stratégiques. Une plus grande autonomie est nécessaire en priorité dans des domaines tels que la cybersécurité et la météorologie spatiale, les télécommunications et l'accès à l'espace. En outre, il est important de poursuivre les efforts existants en matière d'autonomie dans la navigation et l'observation de la Terre.
Le secteur spatial a un impact positif significatif sur l'économie belge :
- Augmentation du nombre d'emplois équivalents temps plein (ETP) dans le domaine de l'espace (et des activités directement liées à l'espace) de 2762 (ETP) en 2011 à 3620 (ETP) en 2020 (+ 31 %). Parmi ceux-ci, 2779 ETP sont employés dans le secteur privé (année 2020, en hausse de 36 % par rapport à 2011).
- Augmentation du chiffre d'affaires supplémentaire pour chaque euro financé par l'ESA, de 2,23 EUR en 2011 2015 à 3,35 EUR pour la période 2016-2020. Le chiffre d’affaires total a été multiplié par deux ces dix dernières années pour atteindre 710 millions en 2020.
Cerise sur le gâteau, le Secrétaire d’Etat en charge de la politique spatiale espère que les ambitions politiques et budgétaires belges appuieront la campagne visant à obtenir un Belge dans la nouvelle sélection d’astronautes qui sera présentée mercredi à la fin du conseil de l’Esa.
« Le processus est géré de façon autonome par l’ESA mais la Belgique ne doit pas avoir peur de ses ambitions : il serait légitime que la Belgique ait un astronaute. Ce serait un excellent signal pour le secteur spatial en Belgique et une incroyable façon de promouvoir les sciences en Belgique, notamment auprès des jeunes. Par ailleurs dans le pool de candidats, la Belgique était très bien représentée (plus de 1000 candidats) et, selon les dernières informations connues, à minima un Belge restait en course dans la procédure de sélection. Notre pays possède une série d'atouts objectifs que nous allons continuer à mettre en avant lors de la Ministérielle à Paris dans les prochaines heures. Vous pouvez compter sur moi mettre tout en place pour que la Belgique ait un futur astronaute », conclut optimiste Thomas Dermine.